Le Mot du Curé
Dans un cocon
Je ne sais si vous l’avez remarqué, mais le prétendu réchauffement de la planète n’empêche pas notre société de devenir de plus en plus frileuse : dans tous les domaines, on tend à appliquer le « principe de précaution » et à rechercher le « risque zéro ».
Cela conduit à favoriser une vie complètement aseptisée où l’on veut nous vacciner contre tous les dangers possibles. Les enfants sont parfois éduqués comme dans une boîte de coton ; à la cantine scolaire, les repas sont désormais sans goût, mais, au moins, on ne risque pas l’indigestion ! Le moindre froid, le moindre petit rhume, et l’enfant reste à la maison. Ainsi, tout au long de l’année, rares sont les rencontres de catéchisme où le groupe est au complet. Mais cela est aussi vrai pour les adultes : un peu de pluie ou de vent, et l’assistance à la Messe du dimanche se réduit automatiquement ! Quant au moindre flocon de neige tombé en plaine, il met en alerte toute la France ! Qu’il est loin le temps où nos aînés se rendaient à l’église en faisant plusieurs kilomètres à pied et à jeun, et ce, quelle que soit la météo !
Cette ambiance confinée à l’extrême est grandement préjudiciable à l’éveil des vocations sacerdotales et religieuses. Elle porte aussi un coup fatal à l’institution du mariage : le « principe de précaution » conduit à avoir peur face à tout engagement exigeant. Or, la croix du Christ nous rappelle que la vie chrétienne constitue au contraire un combat : il ne s’agit pas de se réfugier dans un cocon douillet, mais de se donner généreusement en fuyant tout confort égoïste.
Le christianisme, c’est le contraire de la frilosité.
Abbé Pierre Friess