Le Mot du Curé
Vite, vite, vite !
Une des caractéristiques du monde actuel est d’être très pressé : à force de vouloir tout et tout de suite, on ne sait plus attendre.
Comme vous, j’ai reçu dans la boite aux lettres les catalogues pour les jouets de Noël le… 25 octobre ! Une telle précipitation se retrouve à tous les niveaux : on n’attend plus que les légumes et les volailles grandissent naturellement pour les consommer. Sur la route, il faut pouvoir aller vite et on n’aime pas attendre à un feu tricolore, à un guichet ou à la caisse d’un supermarché.
Les enfants sont souvent éduqués dans cette agitation au point de ne plus pouvoir rester en place et se concentrer calmement sur un travail ou même un jeu. Au collège, les cours ne durent plus une heure mais cinquante minutes. Cette précipitation atteint aussi la vie en paroisse : quelle panique si, dans le quart d’heure qui suit un décès, monsieur le Curé ne donne pas signe de vie ! N’étant pas enclins à la patience, beaucoup de chrétiens abandonnent la prière quand ils ne sont pas exaucés sur le champ, et la plupart le disent : ils n’ont « pas le temps » de venir à la Messe… Or un tel rythme de vie est en contradiction avec l’esprit même du christianisme.
En effet, Dieu nous propose d’utiliser le temps sur terre comme une période de longue maturation, d’attente patiente et active pour se préparer à le rejoindre définitivement dans la paix du ciel. Pour cela, il faut savoir s’arrêter régulièrement, éviter de courir dans tous les sens, prendre le temps de sanctifier le moment présent en priant le Seigneur qui veut agir progressivement dans notre âme. Demandons-lui la patience qui est une des manifestations de la sagesse.
Abbé Pierre Friess