A propos des « guérisseurs »
« Monsieur le Curé, que pensez-vous des guérisseurs ? N’y a-t-il pas des personnes qui peuvent avoir des dons particuliers ? »
Il m’est difficile de répondre en quelques mots à ces questions, d’autant plus que je ne connais pas ceux et celles que l’on désigne sous le terme très vague de « guérisseurs ».
Cependant, lorsqu’on me parle d’un don qui serait transmis de manière exclusive comme un secret, je suis enclin à penser tout de suite à cette phrase très claire de Jésus : « Rien n’a été caché sinon pour être manifesté ; rien n’a été gardé secret, sinon pour venir au grand jour » (Marc 4,22). Pourquoi garder dans l’ombre ce qui pourrait être enseigné à tous et donc faire un plus grand bien ? N’y a-t-il pas là quelque chose de louche ou en tout cas de pas très clair ?
Quant à certaines prières comme par exemple celle utilisée pour « arrêter le feu » comment se fait-il que l’on y trouve mentionné l’apôtre Judas ? Que vient-il faire dans une prière chrétienne ? Il me semble que, sans voir le mal partout, nous sommes là dans un grand mélange pseudo-religieux qui peut nous éloigner de la foi authentique et devenir très vite néfaste ! D’ailleurs, vous pouvez le remarquer autour de vous, beaucoup de personnes qui courent constamment après les « guérisseurs » en viennent souvent à perdre la paix : en voulant se protéger de tout, elles finissent par se méfier de tout le monde et en arrivent à se couper de leur entourage.
Face à cette tendance qui grandit à mesure que la pratique religieuse diminue, il convient de rappeler que la foi chrétienne ne consiste pas tant à se protéger qu’à se donner et que le don le plus important à rechercher, à demander et à répandre, c’est celui de la charité !
**************************************************************************************************
CE QUE NOUS ENSEIGNE LE CATECHISME DE L’EGLISE CATHOLIQUE A PROPOS DES GUERISSEURS :
« Toutes les formes de divination sont à rejeter : recours à Satan ou aux démons, évocation des morts ou autres pratiques supposées à tort « dévoiler » l’avenir.
La consultation des horoscopes, l’astrologie, la chiromancie (lire l’avenir sur les lignes de la main), l’interprétation des présages et des sorts, les phénomènes de voyance, le recours aux médiums recèlent une volonté de puissance sur le temps, sur l’histoire et finalement sur les hommes en même temps qu’un désir de se concilier les puissances cachées. Elles sont en contradiction avec l’honneur et le respect, mêlé de crainte aimante, que nous devons à Dieu seul.
Toutes les pratiques de magie ou de sorcellerie, par lesquelles on prétend domestiquer les puissances occultes pour les mettre à son service et obtenir un pouvoir surnaturel sur le prochain –fût-ce pour lui procurer la santé-, sont gravement contraires à la vertu de religion (…) Le recours aux médecines dites traditionnelles ne légitime ni l’invocation des puissances mauvaises, ni l’exploitation de la crédulité d’autrui. » (n° 2116 et 2117).