: De la part de M. Picaud, on pouvait s’attendre à quelque chose de grandiose, et nous n’avons certes pas été déçus.
En ce jour où nous revenons avec M. l’abbé Friess de cette magnifique exposition, je voudrais vous donner quelques impressions personnelles sur cette visite.
Cette exposition temporaire, plus qu’un régal pour les yeux, est un émerveillement de l’âme. Ces objets nous remplissent d’admiration pour les sœurs qui ont effectué ces ouvrages, et nous montrent de même l’amour de Dieu manifesté dans ces années de travail afin de réaliser ces ensembles pontificaux, vases sacrés, ostensoirs, parements, bannières, cierges, et tout ce dont une église ou une chapelle peut être parée pour les canonisations de St François de Sales (1665), Ste Jeanne de Chantal (1767), fondateurs de l’ordre de la Visitation, Ste Marguerite Marie Alacoque (1920). Quelles beautés ne peut-on réaliser pour Dieu ? Aucune, semble-t-il, tellement nous sommes subjugués de ces créations exceptionnelles !
Cet engouement populaire, qui mena de nombreuses dames à offrir leur bijoux, afin d’en parer les chapelles des Visitation lors de ces festivités, nous retrace la piété populaire, et si profonde d’une époque où l’on aimait Dieu, sans le confort emprisonnant de nos sociétés modernes.
Outre ces trésors superbes, conservés avec beaucoup de soins par les visitandines, et exposés là, nous avons pu contempler une reconstitution de la chapelle de la Visitation d’Annecy (créée par St François de Sales et Ste Jeanne de Chantal en 1610) remarquablement effectuée, présentant la chapelle telle qu’elle fut préparée pour les festivités pour la canonisation de St François de Sales, ornée d’un autel splendide de création plus récente, dédié au Sacré-Cœur.
Dans cette salle, sous ces portraits et ces chandeliers disposés sur tous les murs, devant ce magnifique autel que nous imaginons, comme à l’époque, orné de plusieurs dizaines de cierges, là où les yeux se représentent parfaitement la scène, où la bouche est muette d’admiration, l’âme enfin découvre son Dieu et son Sauveur, et touche le haut du ciel, porté par la prière incessante de ces visitandines, qui cachées loin du monde, telles que les voulaient leur fondateur, n’en offrent pas moins toutes ces splendeurs, faites par leur mains, pour la gloire de Dieu.
Voilà donc ces Fastes et Exubérance que M. Picaud, accompagné de M. Foisselon, nous ont fait découvrir avec beaucoup de talent.
Cette visite, nous faisant découvrir tous ces trésors, nous montrent de même l’esprit de l’ordre, et des sœurs, qui, non pas pour elles, mais pour leurs saints, restant dans l’humilité de l’anonymat, on fait de leurs mains les plus belles splendeurs pour Dieu.
Je vous invite donc tous, si vous avez l’occasion d’aller à Moulins, à visiter dans cet hôtel Demoret, cette exposition temporaire religieuse, qui fait la fierté de l’ordre, mais aussi de la ville, jusqu’au 16 novembre.
Daniel Lefèvre, en cette veille de la Fête-Dieu, le 24 mai 2008.
Renseignements : O4 70 48 01 36