DIMANCHE 1er MARS
au cours de la messe dominicale de 10h30 sera inaugurée
l'icône de la Sainte Trinité
en la chapelle du même nom.
"Nous invoquons la Sainte Trinité chaque fois que nous faisons un signe de croix, que nous disons le Gloria, le Credo. Ce sont les premières paroles religieuses qui ont été prononcées sur nous au baptême, ce seront les dernières qui nous prépareront à passer à la vie de l’éternité.
Cependant, le jour de la fête de la Sainte Trinité, il nous arrive de nous demander : pourquoi ce mystère d’un seul Dieu en trois personnes, qui nous paraît si abstrait et énigmatique, est-il le plus aimé des contemplatifs ?
Saint Augustin et saint Thomas nous répondent : C’est que c’est le mystère suprême, qui nous manifeste la vie intime de Dieu en sa fécondité infinie, c’est l’objet premier de la vision du ciel, et s’il nous était pleinement dévoilé, tous les autres mystères, ceux de l’Incarnation rédemptrice, de la Mission du Saint-Esprit et de la vie de la Grâce seraient éclairés d’en haut et vus en pleine lumière. Ce sont en effet autant d’irradiations de la Vérité suprême et de la Vie intime de Dieu trois fois saint."
"Cette souveraine diffusion est le principe de la plus intime communion, exemplaire éminent de la communion eucharistique et plus encore de l’union des deux natures en Jésus-Christ.
Cette communion est la plus étroite union de pensée et d’amour qui se puisse concevoir. Trois personnes vivant de la même vérité infinie, non pas par trois actes de pensée, mais par un seul et même acte de pensée, alors que tant d’incompréhensions nous séparent souvent les uns des autres, parce que chacun ne va pas jusqu’à la cime de lui-même. Trois personnes pleinement ouvertes l’une à l’autre et ne s’opposant que par leurs mutuelles relations qui en même temps les unissent.
Et alors que si souvent ici-bas l’égoïsme s’oppose à la parfaite union des âmes, ce sont en Dieu, trois personnes qui vivent du même Bien suprême et infini par un seul et même acte d’amour, sans le moindre retour sur soi. Le Père donne à son Fils toute sa nature, le Père et le Fils la communiquent à l’Esprit Saint. Le Père ne se distingue de son Fils que par sa relation de paternité, le Fils ne se distingue du Père que par sa relation de filiation, et cela même qui les distingue les unit en les rapportant l’un à l’autre.
Le Saint-Esprit ne se distingue des deux premières personnes que parce qu’il procède d’elles. A part ces oppositions de relations mutuelles, tout leur est commun et indivisible. C’est la plus intime communion : la consubstantialité, qui entraîne l’unité de pensée et d’amour.
Nous en avons un vestige fort lointain, mais réel encore, dans le symbole du triangle équilatéral qui n’est pas assez exactement connu. Les trois angles, tout en ayant la même surface, sont réellement distincts les uns des autres ; ils sont égaux ; ils sont essentiellement relatifs les uns aux autres, et l’un quelconque des trois est aussi grand que les trois réunis. Entre eux il y a un ordre d’origine, mais pas de priorité de causalité : du premier tracé procèdent les autres sans qu’ils soient causés par lui ; il leur communique sa propre surface déjà existante, et ils ne sont en rien moins parfaits que lui."
P. Garrigou-Lagrange