"Sans le dimanche nous ne pouvons pas vivre"
N'est-il pas surprenant pour ne pas dire inconvenant que l'on envisage de légaliser le travail du dimanche, entre autres pour satisfaire la grande distribution, à l'heure où le pouvoir d'achat est fragilisé et la sécurité de l'emploi menacée?
On connaît d'autre part les dysfonctionnements d'ordre psychologique et sociologique - pertes de repères, troubles du comportement ou encore délitement du lien social - induits par cette conception réductive de l'homme.
Quand se préoccupera-t-on d'offrir, en particulier aux jeunes en quête de sens, autre chose que du "pain et des jeux"?
Le dimanche, dans la tradition chrétienne, est le jour où l'on peut cesser de travailler, sans subir de discrimination, pour échapper à la pression des urgences, reconstruire le lien social et redécouvrir le sens ultime de l'existence. A cet égard, les catholiques ont une responsabilité prophétique par rapport à la sanctification du jour du Seigneur, qui, en s'inscrivant dans le temps qui passe, est une porte ouverte sur l'Eternité.
Nous voulons dire avec fermeté et conviction : "Sans le dimanche nous ne pouvons pas vivre"
Mgr Marc Aillet, nouvel évêque de Bayonne, Lescar, Oloron
A Abitène, petite localité de la Tunisie actuelle, 49 chrétiens furent surpris un dimanche tandis que, réunis dans la maison d’Octave Félix, ils célébraient l’Eucharistie en défiant les interdits impériaux. Arrêtés, ils furent conduits à Carthage, pour être interrogés par le Proconsul Anulinus. Entre autres, la réponse qu’Eméritus a donnée au proconsul qui lui demandait pourquoi ils avaient transgressé l’ordre de l’empereur, était significative. Il dit : "Sine dominico non possumus" : sans nous réunir en assemblée le dimanche, pour célébrer l’Eucharistie, nous ne pouvons pas vivre. Nous manquerions de forces pour affronter les difficultés quotidiennes et pour ne pas succomber. Après des tortures atroces, les 49 martyrs d’Abitène furent tués. Ils confirmèrent ainsi leur foi, par l’effusion du sang. Ils moururent mais en vainqueurs : nous faisons maintenant mémoire d’eux dans la gloire du Christ ressuscité. »
« C’est une expérience à laquelle nous devons réfléchir nous aussi, chrétiens du XXIe s. Pour nous non plus, ce n’est pas facile de vivre en chrétiens. » [...] BENOIT XVI 29.05.2005 Congrès eucharistique