LE MOT DU CURE
Le mauvais exemple.
Le Pape Benoît XVI, dans l’avion qui le conduisait au Portugal, a dit devant les journalistes quelques mots qui méritent attention et réflexion : les pires ennemis du christianisme, ceux qui lui font le plus de mal, ne sont pas à l’extérieur mais à l’intérieur de l’Eglise.
Reconnaissons-le, nous nous alarmons parfois de la montée de l’islamisme radical ou bien des manœuvres des francs-maçons par lesquelles ceux-ci essaient d’anéantir l’influence du christianisme dans la société. Mais même si de telles menaces contre l’Eglise sont réelles, nous avons tendance à oublier que le plus grand tort fait au rayonnement de l’Evangile vient souvent des baptisés eux-mêmes : pensons tout d’abord au préjudice que provoque l’infidélité de certains membres du clergé. Mais il nous faut mentionner aussi les nombreux baptisés qui ne prient plus, l’attitude des parents « chrétiens » qui ne donnent aucune éducation religieuse à leurs enfants, les paroissiens ou paroissiennes qui, à cause de leur « mauvaise langue » constituent des repoussoirs pour la vie chrétienne, des membres de l’Eglise aussi aimables que des portes de prison, des baptisés complètement happés par une vie purement matérialiste…
Oui, il faut en avoir conscience : bien souvent, l’effondrement du christianisme ne trouve pas sa source dans l’hostilité du monde mais dans le manque de fidélité des chrétiens. Rappelons-nous sainte Bernadette qui disait : « Je ne crains que les mauvais catholiques ».
Abbé Pierre FRIESS