Le Mot du Curé
Des invitations à l’humilité
« Ni Dieu ni maître » : telle était l’inscription qu’un ami prêtre du Tarn pouvait lire, étant enfant, sur la façade latérale du presbytère où il se rendait pour le catéchisme. Depuis, ce slogan a été recouvert par un panneau publicitaire.
Voilà qui exprime bien les tendances actuelles de notre société : le refus de reconnaître Dieu a favorisé un monde très matérialiste emprisonné de plus en plus par l’argent, obnubilé par la consommation, le pouvoir d’achat, les loisirs… Mais, depuis quelques temps, tout cela semble se fissurer. Les sécurités que nous avons mises dans cette vie excessivement matérielle s’écroulent les unes après les autres : une tempête qui détruit des centaines de villas en bord de mer, un volcan qui paralyse la circulation aérienne, des vagues qui détruisent la croisette Cannes juste avant le festival du cinéma, une marée noire qui vient souiller les côtes très touristiques de Floride et de tout le golfe du Mexique, de banales épidémies qui affolent les milieux scientifiques enclins à mettre petit à petit en place le clonage humain, la faillite financière de la Grèce, de l’Espagne et peut-être bientôt de toute l’Europe quelques années seulement après l’établissement de l’euro, cette monnaie qui était sensée nous offrir une prospérité inégalée…
Tout cela devrait nous faire réfléchir : Certes, ce n’est peut être pas la fin du monde, mais il convient de se rappeler que, comme le disait fort justement St François de Sales, « Dieu parle par les événements ». Comment ne pas voir en eux une invitation pressante du Seigneur à moins d’orgueil et à plus de simplicité ? Sur le Titanic, les danses insouciantes avaient fait place aux cantiques fervents. Mais aujourd’hui, il n’est pas sûr que, même en plein naufrage, beaucoup de personnes aient encore le réflexe de se tourner résolument et humblement vers Dieu !
Abbé Pierre FRIESS