SAINT FRANCOIS DE SALES : 24 JANVIER
LETTRE A UNE JEUNE EPOUSE
Je vous conseille de prendre quelquefois la peine de visiter les hôpitaux, consoler les malades, considérer leurs infirmités, attendrir votre cœur sur icelles et prier pour eux en leur faisant quelque assistance.
Mais en tout ceci prenez garde soigneusement que monsieur votre mari, vos domestiques et messieurs vos parents ne soient point offensés par des trop longs séjours aux églises, des trop grands retirements et abandonnements du soin de votre ménage, ou, comme il arrive quelquefois, vous rendant contrôleuse des actions d’autrui ou trop dédaigneuse des conversations où les règles de dévotion ne sont pas si exactement observées ; car en tout cela il faut que la charité domine et nous éclaire, pour nous faire condescendre aux volontés du prochain en ce qui ne sera point contraire aux commandements de Dieu.
Vous ne devez pas seulement être dévote et aimer la dévotion, mais vous la devez rendre aimable à un chacun. Or, vous la rendrez aimable si vous la rendez utile et agréable.
Les malades aimeront votre dévotion s’ils en sont charitablement consolés ; votre famille, si elle vous reconnaît plus soigneuse de son bien, plus douce aux occurrences des affaires, plus aimable à reprendre et ainsi du reste ; monsieur votre mari, s’il voit que, à mesure que votre dévotion croît, vous êtes plus cordiale en son endroit et plus suave en l’affection que vous lui portez ; messieurs vos parents et amis, s’ils reconnaissent en vous plus de franchise, de support, de condescendance à leurs volontés qui ne seront pas contraires à celle de Dieu.
Bref, il faut , tant qu’il est possible, rendre votre dévotion attrayante.