Le Mot du Curé
Que restera-t-il du christianisme ?
Voilà maintenant plus de cinquante ans que la déchristianisation s’accélère dans notre pays, à tel point que l’avenir de l’Église chez nous paraît de moins en moins assuré.
Des paroissiens me posent parfois la question : « Mais que va-t-il rester du christianisme ? » J’ignore ce que sera précisément l’avenir, mais le visage futur du christianisme en France et plus généralement en Europe se dessine déjà : le christianisme purement sociologique (où l’on est simplement chrétien par tradition) va disparaître ; des pans entiers de l’Église vont s’effondrer.
Aux « croyants pas pratiquants » vont succéder logiquement des personnes tout à fait incroyantes : la preuve en est que la plupart des familles chrétiennes non pratiquantes ne font même plus baptiser leurs enfants. Les mouvements catholiques et les congrégations religieuses qui ont cherché à « s’adapter au monde » en négligeant une profonde vie de prière seront balayés comme fétus de paille. Ne subsisteront que quelques îlots de vie chrétienne : les familles restées fidèles à la Messe du dimanche, à la célébration des sacrements et à la prière, les mouvements où l’on recherche vraiment l’union intime avec Dieu et où l’on se nourrit sans compromis de la doctrine chrétienne, les communautés religieuses où l’on n’aura pas sacrifié la vie spirituelle pour suivre les modes du moment. Oui, face aux vagues de la déchristianisation, seuls subsisteront les chrétiens foncièrement accrochés au Seigneur.
Voilà qui devrait non pas nous affoler mais nous amener à vérifier notre attachement à Jésus-Christ.
Abbé Pierre Friess, curé.