LE MOT DU CURE
Demande des familles et offre de l’Eglise.
Il arrive de temps en temps qu’un décès produise une certaine incompréhension entre la famille du défunt et le prêtre de la paroisse.
Cela est dû au fait que la demande des personnes en deuil diffère totalement de l’offre proposée par l’Eglise : la famille désire qu’un vibrant hommage soit accordé à la personne décédée alors que dans la liturgie des obsèques l’Eglise propose non pas un hommage rendu au défunt mais une supplication adressée à Dieu pour le salut de son âme.
Dans la liturgie catholique, on ne parle pas au mort mais on s’adresse uniquement au Seigneur, on ne parle pas avant tout de la personne décédée mais de Dieu et de son appel à la sainteté. En fait, sans trop s’en rendre compte, certaines familles voudraient des obsèques civiles mais dans une église !
Cependant, il y a plus gênant lorsque des personnes, dont la bonne volonté n’est pas en cause, proposent à l’église la lecture de textes plus ou moins poétiques qui transforment ou contredisent la foi et l’espérance chrétiennes. Je pense en particulier à ce texte faussement attribué à saint Augustin dans lequel est affirmé que « la mort n’est rien » (mais alors pourquoi le Seigneur est-il venu lui-même l’affronter sur terre ?) et que le défunt n’est pas très loin car « passé dans la pièce à côté » (on est vraiment en plein film d’horreur !)
Je suis désolé de vexer certaines familles mais mon devoir de curé est de veiller à ce que l’on entende dans l’église que des paroles qui expriment et nourrissent la foi catholique !