MISE EN PLACE DU MOTU PROPRIO PAR LE CARDINAL VINGT-TROIS
Lettre aux curés et aux prêtres de Paris
Chers amis,
1. L’intention du Pape. Dans sa lettre d’accompagnement le Pape Benoît XVI exprime les raisons positives qui l’ont conduit à publier ce Motu Proprio. La
première est la volonté de faire progresser la communion de l’Église. Il ne s’agit ni de « revenir en arrière » à une pratique préconciliaire ni de donner des gages à des groupes de pression. Il
s’agit de prendre une mesure d’apaisement et d’ouvrir la voie à une plus grande communion entre les chrétiens. Ce serait donc aller à l’encontre de cette intention que d’utiliser ce texte pour
rallumer une sorte de guerre liturgique. Nous ne sommes pas dans un conflit entre des rites qui feraient de
l’Eucharistie un moyen d’opposition ou de division. Nous sommes devant un appel à vivre l’Eucharistie comme une expérience de communion. C’est donc notre premier objectif pastoral.
2. La règle. Le moyen de faire progresser notre communion sacramentelle est simple. Le Pape Benoît XVI rappelle, comme le faisait déjà l’Exhortation
post-synodale Sacramentum
Caritatis, que la « forme normale » ou la « forme ordinaire » de la liturgie eucharistique est celle établie par
Paul VI, et confirmée par Jean-Paul II, à la suite du Concile, telle que la donne la Présentation générale du Missel Romain.
La nouveauté est l’élargissement du Motu Proprio de 1988 pour la célébration eucharistique
selon le Missel de 1962, désignée comme une « forme extraordinaire » pour bien manifester qu’il ne s’agit pas d’un retour général à la pratique antérieure. Cette possibilité de célébrer selon le
Missel de 1962 est élargie à tous les prêtres pour des messes sans participation des fidèles, à des communautés religieuses et à des « groupes stables de paroissiens » qui peuvent en faire la
demande à leur curé. Elle peut aussi concerner des demandes particulières pour les sacrements célébrés, soit en latin selon le rituel actuel, soit selon le rituel de 1962.
Cardinal André Vingt-Trois, Archevêque de Paris, Président de la Conférence des évêques de France, aux Curés de Paris.