LE MOT DU CURE

Le Christianisme tel qu’il apparaît

       Un ami prêtre m’a raconté ses retrouvailles avec une ancienne camarade de collège et de lycée. Il a tout d’abord eu du mal à la reconnaître car elle était voilée. Je ne sais si elle avait épousé un musulman, mais, en tout cas, elle avait embrassé l’islam.

      Le prêtre s’est étonné devant elle de ce revirement, mais son ancienne camarade de classe lui a répondu par quelques arguments : oui, c’est vrai elle a été baptisée, mais n’a pas reçu ensuite de formation chrétienne dans sa famille. Ses quelques contacts avec l’Eglise se résument à la participation à des mariages et des enterrements ; dans les premiers, elle s’est étonnée du peu de recueillement de l’assistance et , pour ce qui est des obsèques à l’église, elle se rappelle surtout que l’on parlait plus de la vie de la personne décédée que de Dieu ou de la vie éternelle. Bref, à ses yeux, cela ne faisait pas très sérieux ! Dans l’islam, dit-elle, elle a trouvé une religion qui tient la route : à la mosquée, on ne vient pas à demi-nu, il n’y a pas de chanson profane, on se tient bien...

      Certes, les souvenirs de cette femme concernant des célébrations chrétiennes sont un peu sélectifs. Mais voilà qui devrait nous faire réfléchir : quelle image donnons-nous du christianisme par notre attitude à l’église ? Peut-on conclure en nous voyant qu’il s’agit là d’un simple vernis religieux, d’une piété sentimentale et peu solide ou d’une vraie ferveur ?

      Il est vrai qu’il ne faut pas juger sur l’apparence, mais, après tout, il peut être bon d’entendre les arguments de personnes extérieures et de s’interroger sur notre conduite.